Blog des étudiants de L’Ecole de design Nantes Atlantique en graphisme

Entrées du avril 2015

15 avril 2015    Non classé

Les finitions pour l’édition jeunesse, par où commencer ?

Dans le monde de l’édition jeunesse, un livre se juge au premier abord à son aspect extérieur, il doit attirer le regard des potentiels lecteurs. Or, la concurrence est rude dans ce milieu et c’est pourquoi les éditeurs cherchent à se distinguer en apportant des spécificités à leurs livres. Les finitions permettent d’ajouter ces petits plus qui pourront être décisifs lors de l’achat. Il en existe un très grand nombre et nous allons vous en présenter quelques unes au travers de plusieurs exemples.

Le premier élément visible du livre est son dos.

Le premier élément visible du livre est son dos.

Comment choisir les finitions d’un livre ?

Gulf Stream Éditeur, Maison d’Édition jeunesse nantaise, accorde de plus en plus d’importance aux finitions apportées à certain de ses livres, notamment à ses romans de fiction pour adolescents. Les finitions apportent un aspect plus qualitatif au livre, le transformant en « livre objet » que le lecteur aurait envie de collectionner. Elles permettent de se distinguer de la concurrence et d’attirer l’oeil du lecteur. Pour cela, elles doivent accorder autant d’importance à la couverture qu’au dos des livres car c’est ce que l’on voit en premier lorsqu’ils sont rangés dans les rayons. De plus, lorsque l’on parle de série de livres, ce qui est souvent le cas dans les romans pour adolescents, les finitions doivent être réfléchies pour l’ensemble des tomes (même ceux qui ne sont pas encore écrits) pour pouvoir créer une unité au sein de la série. Pour expliquer comment les finitions des livres jeunesse sont réfléchies et réalisées, nous avons décidé de vous parler de livres édités par Gulf Stream Éditeur : « Nina Volkovitch » de Carole Trébor et « Les Outrepasseurs » de Cindy Van Wilder.
La série « Nina Volkovitch » a bénéficié de nombreuses finitions, la principale étant sa tranche dorée, réalisée à la main. Cette finition a pour but de retranscrire l’aspect sacré des icônes religieuses, ayant une place importante dans le récit. Une dorure à chaud a également été ajoutée au titre ainsi qu’un vernis sélectif sur la 4ème de couverture. Les trois tomes donnent un ensemble cohérent, rassemblés on découvre qu’ils se correspondent.

Les couvertures des trois tomes de Nina Volkovitch de Carole Trébor

Les couvertures des trois tomes de Nina Volkovitch de Carole Trébor

Les couvertures de la série « Les Outrepasseurs » sont composées d’une découpe au centre en forme de O, rappelant le titre et d’un rabat illustré d’un paysage à l’intérieur. La découpe donne ainsi sur le rabat où est inscrit le numéro du tome. Lorsque le rabat est déplié, on peut découvrir un élément caché dans le paysage, qui évoque un élément clé de l’histoire. La découpe renferme l’idée de secret, qui ne peut être dévoilé qu’après l’ouverture du livre. Chacun des tomes a une dorure à chaud métallisée différente qui renvoie directement au récit : or pour le premier tome, argent pour le second et cuivre pour le troisième.

Le premier tome des Outrepasseurs de Cindy Van Wilder Découpe en forme de O et rabat avec le numéro du tome et un paysage illustré.

Le premier tome des Outrepasseurs de Cindy Van Wilder Découpe en forme de O et rabat avec le numéro du tome et un paysage illustré.

Comment les réaliser ?

La réalisation des finitions utilisées pour les livres présentés sont, pour la plupart, assez simples. Ces livres possèdent des dorures à chaud, un vernis UV sélectif et une tranche dorée.

  • La dorure à chaud

La dorure à chaud est un procédé dans lequel la chaleur et la pression permettent d’appliquer un film métallisé ou des hologrammes sur du papier ou du carton. Ce procédé est employé sur de nombreux produits, pour des finitions décoratives ou encore dans le secteur de l’emballage. Il est également très présent dans la fabrication des billets de banque et des cartes de vœux, et dans toute l’impression de labeur. La pellicule métallique est transférée au moyen d’un fer à dorer (cliché) par pression et chaleur pouvant aller de 60° à 200°. Le film à dorer est placé entre le cliché chauffé et le matériau à « imprimer », la pression du cliché sur le film dépose le graphisme désiré sur le matériau.

Les couvertures des trois tomes des Outrepasseurs de Cindy Van Wilder Dorure à chaud : or pour le 1er, argent pour le 2nd et cuivre

Les couvertures des trois tomes des Outrepasseurs de Cindy Van Wilder Dorure à chaud : or pour le 1er, argent pour le 2nd et cuivre

Procédé de la dorure à chaud

Procédé de la dorure à chaud

  • Le vernis UV sélectif

La pose d’un vernis UV sélectif nécessite une vernisseuse sélective qui va déposer le vernis sur certains éléments de la couverture. Il est ensuite exposé à des rayons ultraviolets qui permettront son séchage grâce à sa polymérisation.

  • La tranche dorée

La tranche dorée est sans doute la finition la plus coûteuse. En effet, pour la série « Nina Volkovitch », les livres ont été placés dans une presse et la tranche a été peinte à la main en Espagne. La dorure de la tranche reste très fragile, l’utilisation fréquente du livre la détériore rapidement.

En conclusion, nous pouvons dire que les finitions dans l’édition jeunesse peuvent être diverses et variées et plus ou moins faciles et coûteuses à réaliser. Néanmoins, elles sont d’une importance capitale car c’est souvent elles qui influencent l’acte d’achat des parents ou de l’enfant. De plus, elles restent un autre moyen de transmettre le thème du livre. En effet, les finitions sont souvent plus élaborées pour la littérature de l’imaginaire : la fantasy et le fantastique par exemple. Cependant, elles peuvent aussi faire augmenter le prix du livre. C’est le cas pour le livre « Nina Volkovitch » de Carole Trébor chez Gulf Stream Éditeur, qui avec sa tranche dorée peinte à la main, ajoute un coût non négligeable à la fabrication du livre et se répercute sur le prix.
Le travail des graphistes est donc de savoir choisir des finitions en accord avec le thème du livre, tout en ayant conscience qu’elles auront un impact sur le prix du livre.

Un vernis UV sélectif forme un triangle sur la 4ème de couverture de « Nina Volkovitch » Tranche dorée

Un vernis UV sélectif forme un triangle sur la 4ème de couverture de « Nina Volkovitch » Tranche dorée

Nous remercions Paola Grieco, directrice éditoriale de Gulf Stream Éditeur, d’avoir pris le temps de répondre à nos questions.

Auteurs : Marie Kerbrat, Perrine Ravatin, Elena Stevant, Sidonie Veteau, Astrid Vincent et Katell Gérard.

Lexique

  • Tranche : Chacun des trois côtés d’un livre. On parlera de tranche de tête (ou supérieure), tranche de queue (ou inférieure), et de gouttière (ou tranche latérale). Elles peuvent être rognées, marbrées, ébarbées, dorées.
  • Dos : Partie de la couverture d’un livre relié ou broché, opposée à la tranche, sur laquelle se trouve la couture et qui porte généralement le titre.
  • Impression de labeur : Travail d’impression de longue haleine mettant en œuvre des moyens de production relativement importants plus variés que ceux de la presse. Il fait appel à des spécialités et à des qualifications diverses.
  • Polymérisation : La polymérisation désigne une réaction chimique, fonction du temps et de la température, conduisant la matrice ou la résine à se solidifier de manière irréversible.
  • Dorures à chaud : Méthode d’impression en relief et à chaud de motifs à la feuille d’or ou d’aplats métallisés et de couleurs.
  • Un vernis UV sélectif : Le vernis sélectif consiste à appliquer une fine couche de vernis sur vos supports imprimés. Il est dit sélectif car il est appliqué sur certaines zones de votre imprimé.
  • Dorure sur tranche : Opération consistant à recouvrir d’or ou de couleur les tranches d’un livre relié.

Sources

http://www.gulfstream.fr/
http://www.cnrtl.fr/
http://www.bobst.com/
http://www.bibliopolis.net
http://www.futura-sciences.com
http://www.copytop.com/
http://www.printshot.fr/
http://www.ceysens-presto.be/

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15 avril 2015    Non classé

Le journal n’a pas dit son dernier mot

A l’ère des nouvelles technologies et du développement durable, bien que le journal reste une valeur sûre en terme d’information, peut-il être réutilisé pour un autre emploi ?

Papier journal, d’où viens-tu ?

Amis lecteurs, vous le savez, le journal permet de diffuser quotidiennement des informations diverses et variées pour un coût de production faible, et ce depuis des siècles partout dans le monde.

En France les premiers journaux sont apparus au XVIIe siècle, grâce notamment à l’invention de l’imprimerie en 1438 par Gutenberg. Il fallut par la suite convaincre la royauté de diffuser périodiquement des informations. L’autorisation fut donnée en 1631, pour la publication de La Gazette. De nos jours, le papier journal est devenu monnaie courante.

Cependant, vous êtes-vous déjà demandé comment il est fabriqué ? par quelles étapes il faut passer pour l’obtenir ?quels sont ses caractéristiques ? 
Actuellement, le papier journal est fabriqué sur des machines rotatives à papier à grande vitesse à partir de différentes pâtes : pâte à papier, thermomécanique, mécanique, chimique, recyclée. Il est caractérisé par son grammage léger, compris entre 45 et 65 g, alors que le papier de votre imprimante fait environ 80 g, sa forte opacité mais aussi sa blancheur médiocre ce qui implique son jaunissement précoce dû à la lignine (composante du bois) qu’il contient. Il est également apprécié pour son absorption et son séchage rapide. Que de données insoupçonnées, ne trouvez-vous pas ?

Nous avons interrogé la représentante de Val PG, imprimerie située à Bouguenais, sur l’impression et l’utilisation du papier journal. Elle nous a déclaré qu’au sein de leur entreprise ils n’avaient pas l’occasion d’imprimer du papier journal, ou papier d’aspect équivalent, car personne ne leur en avait fait la demande. De plus, d’après eux, le travail d’un papier au grammage si faible ne donne pas un rendu de bonne qualité. Ce genre d’impression est faite sur des machines permettant d’imprimer des feuilles de petits grammages tels que les journaux ou les notices des médicaments. L’imprimerie CILA à Nantes propose ce genre de services.

Que deviens-tu ?

Désormais, demandez-vous ce que deviennent tous ces journaux fabriqués et diffusés en masse après avoir été lus et relus, manipulés, souillés, chiffonnés, froissés, déchirés, abîmés ? 
Pour vous, nous avons recueilli quelques témoignages qui vous donneront certainement des idées ou le sourire aux lèvres !

Voir la vidéo  :

« impression reproduction – Microtrottoir »

Alors que certains le réutilisent comme papier cadeau, d’autres offrent une nouvelle vie au papier journal de façon surprenante : l’isolation de leur toiture. Vous saviez déjà certainement que votre journal pouvait être utilisé pour protéger un meuble, pour faire un petit feu de cheminée dans votre salon ou encore pour emballer des objets fragiles quand vous manquez de papier bulle… Vous n’imaginez sûrement pas à quel point vous pourriez être créatif en l’utilisant comme un tissu rare et magnifique.
À vous de jouer !

Ce petit blog regroupe quelques idées pour vous occuper durant vos longs dimanches après-midi

http://bricobistro.com/idees-pour-recycler-du-papier-journal/

Pour les plus confirmés d’entre vous, nous vous invitons à prendre exemple sur Myriam Dion, jeune artiste ayant en sa possession une maîtrise en arts visuels et médiatiques. Elle récupère les journaux usés dans le métro pour les transformer en de véritables rideaux de dentelle. Elle fait ainsi du papier journal son principal médium et a obtenu de nombreux prix en reconnaissance de son travail.
Véritable couturière du papier, elle manie avec minutie son scalpel créant ainsi des compositions semblables à du tricot. Les éléments du journal parfois encore lisibles, se transforment en figures abstraites, dénuées de leur sens politique et de leur actualité sociale. Destinés à être jetés après leur lecture, les papiers journaux que Myriam recycle deviennent de véritables œuvres, donnant lieu à des illusions. Elle nous offre un nouveau support d’expression, fragile, mais qui semble inépuisable.

http://www.myriamdion.com

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© Myriam Dion, Bureau du directeur de l'École des arts visuels et médiatiques, Mario Côté, UQAM, 2012

© Myriam Dion, Bureau du directeur de l'École des arts visuels et médiatiques, Mario Côté, UQAM, 2012

Maintenant, pour toutes celles qui aiment se faire jolie, nous vous avons concocté un petit tutoriel beauté pour une manucure originale ! Et on vous assure que même celles qui n’arrivent jamais à reproduire le nail art s’en sortiront à merveille !

Voir le diaporama Nail art en papier journal© Laura Palmer, Nail art en papier journal, 2015

Auteurs : Lucie Burel, Laura Palmer, Eléonore Betard, Eve Gergaud, Anne-Charlotte Roine, Julie Colliou

Sources :

  • Les grandes imprimeries, « papier journal» 

http://www.lesgrandesimprimeries.com/impression/papier-journal/127820, consulté le 11/01/2015

  • Myriam Dion, Portfolio, « Papiers journaux ajourés au couteau x-acto» 

http://www.myriamdion.com/#!journaux/aboutPage, consulté le 26/11/2014

  • Wikipédia, « Papier journal» 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Papier_journal, consulté le 20/11/2014

  • Wikipédia, « Histoire de la presse écrite en France» 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_presse_écrite_en_France, consulté le 12/01/2015

  • Youtube, « Tuto nail art : la manucure papier journal» , publié par madmoiZelle.com, le 02/04/2012

https://www.youtube.com/watch?v=Y3JJgAni_vg, consulté le 26/11/2014

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15 avril 2015    Non classé

Reportages impression-reproduction – 2015

Les designers graphiques (G2) ont exploré différents papiers et techniques d’impression et de reproduction.
Découvrez leurs reportages développés en 6 articles :

- Les finitions pour l’édition jeunesse, par où commencer ?
- Le journal n’a pas dit son dernier mot
- L’argentique surprend et surprendra encore
- Les impressions textiles artisanales
- De quelle marnière la sérigraphie perdure-t-elle notamment face aux autres modes d’impression ?
- Le letterpress, on s’y presse !

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