Blog des étudiants de L’Ecole de design Nantes Atlantique en graphisme

Entrées du mai 2015

20 mai 2015    Non classé

De quelle manière la sérigraphie perdure-t-elle, notamment face aux autres modes d’impression ?

De nos jours, la sérigraphie est présente et utilisée tout autour de nous. Développée dès l’an Mil sur le principe du
pochoir, cette technique d’impression se retrouve dans de nombreux domaines. Pourtant, à l’ère de l’informatisation et de la diffusion, de nombreux modes d’impression modernes et numériques se profilent sur le marché. Comment, et de quelle manière la sérigraphie réussit-elle à perdurer vis-à-vis de cette concurrence ? Quelles sont les entreprises qui choisissent la sérigraphie et dans quelles conditions opèrent-elles ?


La sérigraphie : distinguer industrielle et artisanale

L’impression sérigraphique utilise la technique du pochoir. Elle permet d’imprimer sur une multitude de matériaux comme le papier, le bois, le textile, le métal, le plastique. La première étape consiste à reporter le dessin à imprimer sur un typon (calque ou acétate), à la main, ou à l’aide de l’outil informatique. Durant l’insolation, le typon sur lequel est dessiné le motif est alors placé entre un écran recouvert d’une couche photosensible et une source lumineuse. L’écran est ensuite rincé. Durant l’étape du dépouillement, les zones non-insolées se dissolvent. L’écran est placé sur la table d’impression. L’encre est déposée puis raclée afin de faire apparaître le motif sur le support papier qui sera ensuite placé dans un séchoir. Aujourd’hui, le travail en atelier tend à devenir de moins en moins manuel : le processus de sérigraphie s’informatise considérablement.

1. Sérigraphie sur textile par l’Atelier Myriagone. L’équipe travaille de façon artisanale, réalise des travaux d’artistes, et répond à la commande de particuliers ou d’entreprises. Image provenant de Myriagone, Paris.

1. Sérigraphie sur textile par l’Atelier Myriagone. L’équipe travaille de façon artisanale, réalise des travaux d’artistes, et répond à la commande de particuliers ou d’entreprises. Image provenant de Myriagone, Paris.

En France, trois entreprises de sérigraphie sur quatre sont artisanales. Généralement, il s’agit de petites structures dites PME, dirigées par de plus petites équipes que dans le secteur industriel. Ces entreprises proposent d’imprimer essentiellement sur papier et textile et parfois sur d’autres supports comme le verre, le carton ou le plastique. Elles répondent à des commandes de moyennes séries (tee-shirts, sacs, affiches, faire-parts, cartes de visite). La sérigraphie dite artisanale, dédiée principalement aux applications graphiques, a pour critère le plus important le rendu des couleurs et cible notamment le marché de l’édition.

2. Passage de l’encre sur l’écran de sérigraphie, à L’Ecole de Design Nantes Atlantique. Image personnelle.

2. Passage de l’encre sur l’écran de sérigraphie, à L’Ecole de Design Nantes Atlantique. Image personnelle.

La sérigraphie industrielle désigne le procédé d’impression sérigraphique destiné au secteur industriel : ce procédé répond à des commandes de grande série et permet l’impression sur tous types de supports en vue de développer un produit fini. Les structures d’activité sont généralement plus conséquentes que pour les entreprises artisanales. L’étape d’impression s’apparente alors à un procédé d’enduction et constitue uniquement une étape dans la fabrication d’un produit. Ainsi, pour exemple, le sérigraphe exerçant au sein d’une structure industrielle imprime sur verre en vue de réaliser du vitrage automobile ou des portes de douche.

3. Sérigraphie dite pour l’industrie. Impression d’un logotype sur machine à laver par l’entreprise Asti. Image provenant d’Asti, Lyon

3. Sérigraphie dite pour l’industrie. Impression d’un logotype sur machine à laver par l’entreprise Asti. Image provenant d’Asti, Lyon

La sérigraphie face aux autres modes d’impression

« La sérigraphie se caractérise par un procédé d’impression différent de l’imprimerie. Par ce procédé on peut imprimer tous types de supports : aussi bien de l’autocollant, du tee-shirt, du sac plastique », explique Emmanuel MAUGER, professeur dans le cadre de la formation CAP Sérigraphie industrielle du lycée Emile Zola, situé à Hennebont. Pourtant, face aux autres modes d’impression, la sérigraphie se voit sérieusement concurrencée.

En terme économique, certains domaines d’applications sollicitent désormais d’autres modes d’impression. C’est le cas pour l’impression jet d’encre qui tend à s’affirmer dans le secteur du textile. En effet, elle présente de nombreux avantages d’ordre économique et pratique que la sérigraphie ne permet pas. Par exemple, l’impression jet d’encre réduit les coûts de main d’œuvre, ainsi qu’au démarrage. Elle permet d’imprimer sans limite de cadre et surtout sans contact : ainsi le risque de distorsion de l’image, récurrent en sérigraphie, est éliminé. Cependant et malgré ces avantages, l’impression jet d’encre ne remplacera pas la sérigraphie dans un avenir prévisible. A l’heure actuelle, le jet d’encre ne concurrence la sérigraphie que dans le domaine des petites séries, imprimées en tons continus, avec ou sans personnalisation.
La sérigraphie tire son succès depuis la particularité de ses encres, qui permet un rendu opaque et des couleurs intenses.

4. Image sérigraphiée sur planches de bois par The Ten Collective, un collectif artistique basé à Sheffield, en Angleterre. Image provenant de The Ten Collective.

4. Image sérigraphiée sur planches de bois par The Ten Collective, un collectif artistique basé à Sheffield, en Angleterre. Image provenant de The Ten Collective.

En terme d’écologie, en utilisant des encres solvantées et les vernis UV, la sérigraphie ne se présente pas comme un mode d’impression écologique. Le procédé est également gourmand en eau et utilise des produits toxiques lors du nettoyage du tamis.
En terme de praticité et de rendu, la sérigraphie n’est pas infaillible face à d’autres procédés d’impression. Le maillage des pochoirs n’autorise pas de linéatures élevées : les trames de 50 lignes constituent généralement une limite. Parfois, la finesse des détails peut être difficile à reproduire, notamment concernant les petits caractères de police. La gamme complète des nuances et les dégradés subtils ne peuvent pas toujours être reproduits. La sérigraphie requiert un dispositif de séchage et le rendu est difficile à simuler sur épreuve, alors même que d’autres modes d’impressions comme l’impression numérique permettent de sortir facilement des épreuves.

La sérigraphie : les caractéristiques qui la sauvegardent
La sérigraphie concurrence les modes d’impression « de l’imprimerie » car elle offre un très large éventail de supports d’impression. Notamment grâce aux particularités de l’encre, il est possible de sérigraphier sur presque tout : cartons, papiers, bois, plastiques (PVC, polyéthylène, polypropylène, polystyrène…), sur du métal, du verre, mais aussi sur des textiles (coton, nylon, polyester). Par exemple, dans le cas de la déclinaison d’une identité sur verre, papier et textile, le client doit opter pour une impression en sérigraphie.
La sérigraphie est une technique d’impression aux multiples avantages et aux grandes qualités plastiques. Elle permet des rendus de qualité et également différents effets d’impression. En utilisant des encres adaptées, on peut varier les rendus : mat, effet brillant, vernis.
En sérigraphie, il est possible d’imprimer en quadrichromie et également en tons directs. Par ailleurs, la viscosité des encres confèrent au support un toucher tactile. Désormais, certaines entreprises utilisent exclusivement des encres à l’eau et recourt

5. Promotion de l’évènement «Professions Culture». Affiches imprimées avec tons directs par Fannette Mellier pour le Ministère de la Culture. Image provenant du blog du lycée Brequigny à Rennes.

5. Promotion de l’évènement «Professions Culture». Affiches imprimées avec tons directs par Fannette Mellier pour le Ministère de la Culture. Image provenant du blog du lycée Brequigny à Rennes.

à un nettoyage par station d’épuration, ce qui permet d’assainir les eaux rejetées. En plus d’offrir des impressions de qualité, le procédé en lui-même apporte de la valeur ajoutée à un projet : dans le domaine de l’édition notamment, le recours à la sérigraphie permet des rendus « authentiques » ; c’est souvent cet aspect qui séduit les clients.
Particulièrement utilisée par le secteur industriel et textile, l’impression sérigraphique connait un regain d’intérêt pour sa simplicité, ses qualités esthétiques et plastiques. Le procédé a été exploité et porté par le mouvement pop-art des années 50-60 ainsi que par les grands affichistes. La qualité d’impression en aplat, l’intensité du rendu des couleurs, l’épaisseur d’encrage, la conservations des couleurs, constituent les particularités intéressantes de la sérigraphie ; et ce sont notamment ces aspects que l’impression numérique peine aujourd’hui encore à reproduire.


Qu’il s’agisse de textile, de papier peint, de puce électronique ou de vitrage automobile, la sérigraphie, issue de la technique du pochoir, se décline sur tous les supports de notre quotidien. Ses avantages lui permettent de s’inscrire comme leader dans le milieu industriel, relativement à d’autres moyens d’impression, numériques notamment. Egalement très employée sur support papier, les qualités plastiques et graphiques de la sérigraphie séduisent toujours le marché de l’édition. Il s’agit donc d’une technique employée de manière artisanale ou industrielle, qui satisfait pour sa simplicité et ses particularités d’impression. Aujourd’hui, même si concurrencée par le numérique, la sérigraphie évolue et s’impose toujours comme un mode d’impression à part.

6. Vitrage sérigraphié Ixa. Image provenant du site NovaTech

6. Vitrage sérigraphié Ixa. Image provenant du site NovaTech

Sources textes et images :

  • « Le métier de sérigraphe », [reportage], L’Artisanat, mise en ligne en février 2012, durée 3mn14. Visible sur le site de l’artisanat.info, consulté le 21/01/15. – « La sérigraphie expliquée par Alain Jaubert », [extrait de « Andy Wahrol, « Ten Lizes » »], Palettes Production – Centre Georges Pompidou, mise en ligne en avril 2012, durée 1,53. Visible sur youtube.com, consultée le 21/01/15.
  • COSSU, Matteo, DALQUIE, Claire, La sérigraphie. Pyramyd, 2012. – VerteImpression.com, Verte Impression. « Impression écologique de t-shirts et autres textiles », http://verteimpres- sion.com/fr/ecologie.html, consulté le 21/01/15.
  • Explisites.com, Explisites. « La sérigraphie », http://www. explisites.com/serigraphie.html, consultée le 21/01/15. – CORREIA, Geneviève, Cours d’Impression-Reproduction enseignés à l’Ecole de Design Nantes Atlantique dans le cadre de la formation Année 2 en Graphisme.
  • TheTenCollectiv.com,    The    Ten    Collective,    http:// thetencollective.tumblr.com, consulté le 21/01/15. – Tealer.fr, Tealer, http://tealer.fr/fr, consulté le 21/01/15. http://www.thieme.eu, Thieme. « Le principe de la sérigraphie », http://www.thieme.eu/fr/la-serigraphie, consulté le 18/02/15. onisep.fr, Onisep. « Fiche métier : Sérigraphe », http://www. onisep.fr/Ressources/Univers-Metier/Metiers/serigraphe, consulté le 18/02/15.
  • dezzig.com, Dezzig. « La sérigraphie », http://www.dezzig. com/serigraphie/, consulté le 18/02/15. Artisanat.info,
  • L’Artisanart. « Le métier de sérigraphie », http://www.artisanat.info/metier/serigraphe, consulté le 18/02/15.

7. Image produite par l’artiste Andy Warhol, icône du mouvement pop-art. Image provenant du blog du lycée Monnet, à Versailles.

7. Image produite par l’artiste Andy Warhol, icône du mouvement pop-art. Image provenant du blog du lycée Monnet, à Versailles.

Article rédigé dans le cadre du cours Impression-Reproduction de l’Ecole de Design de Nantes par A. Grange, L. Rivol, A. Follenfant, S. Savattier, I. Galtier, L. Le Gourriérec – G2H

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20 mai 2015    Non classé

Les impression textiles artisanales

Le principe d’impression semble intemporel, en effet certaines peintures rupestres étaient réalisées grâce à des techniques toujours employées aujourd’hui (la reproduction d’ombre, le pochoir…). Depuis, de nombreuses techniques se sont développées dans le monde. Chacune ayant leurs spécialités et ayant imprégné l’imagerie de la culture dont elle est issue. Cependant, ces techniques  traditionnelles semblent être délaissées depuis l’apparition de technologies plus fonctionnelles et plus accessibles. Ces techniques ont continué de se développer et nous pouvons encore trouver différentes façons d’utiliser ces techniques artisanales. Ce sont ces pratiques, réalisables chez soi que nous vous pré- sentons tout-au long de cet article.


La sérigraphie textile

La sérigraphie est une méthode d’impression qui est actuellement très en vogue. De plus en plus de projets sont sérigraphiés et cela sur des supports extrêmement variés. L’avantage de ce medium est son accessibilité par un grand nombre de personnes. Concernant le prix, il faut compter entre 300 et 400 euros (www.seri-suisse.com) pour posséder son propre atelier de sérigraphie. Une fois celui-ci en votre possession vous n’avez plus qu’à acheter de l’encre (environ 30 euros pour un litre de noir et 40 euros pour un litre de couleur).

Body sérigraphié par Fishbrain Print

Body sérigraphié par Fishbrain Print

Nous avons rencontré Sébastien de l’atelier Fishbrain à Angers qui nous a expliqué le processus de sérigraphie.
Équipe Dowie : Pouvez-vous me décrire les différentes étapes d’une impression sérigraphie sur textile ?

Sébastien : Nous travaillons à l’ancienne, ce que l’on appelle la sérigraphie artisanale. Nous utilisons un cadre en bois que l’on recouvre d’une toile micro-perforée. Cette toile est enduite d’un produit qui réagit aux rayons UV. On imprime le visuel sur un film transparent, ce film est posé sur le cadre que l’on flashe à la lampe UV pendant 5 mn. Il ne reste plus qu’à dégraver le cadre (enlever tout ce qui n’a pas été flashé à l’UV)
Équipe Dowie : Quels types de support utilisez-vous ?

Sébastien : Nous pouvons sérigraphier sur presque tous les supports, tee-shirts, sweatshirts, sacs et sur tous types de
tissus (coton, laine, lin…) se sont les encres qui varient en fonction du support. Équipe Dowie : Pouvez-vous nous citer quelques exemples de projet que vous avez réalisés ?
Sébastien : Nous avons imprimé différents backdrop (tissus servant d’arrière plan lors des concerts) pour le groupe The Shoes ou pour le collectif parisien La Sottise. Nous faisons également beaucoup d’impressions sur tee-shirts, sweatshirts, sacs en tissu et même pour des badges.
La technique du pochoir, est une technique presque similaire à celle de la sérigraphie. En effet, elle pourrait être une version plus simplifiée de la sérigraphie.

Le pochoir
On peut définir le pochoir comme un support dans lequel une forme a été découpée afin que cette forme puisse être reportée par l’application de pigment.
L’histoire du pochoir est intemporelle.

Exemple de réalisation d’un pochoir sur sac en toile.

Exemple de réalisation d’un pochoir sur sac en toile.

Cette technique peut être associée à différentes cultures : elle servait d’ornement aux ameublements du 18ème siècle, elle servait également à créer des motifs au Japon du 19ème siècle mais aussi pour coloriser les photographies en Europe à la même époque. Dans le domaine de l’art, des anonymes ont pu se faire un nom, no-tamment dans le street-art, où le pochoir est la technique privilégiée de certains artistes comme Bleck le rat.

Le pochoir est par essence, une technique artisanale puisqu’il s’agit d’une méthode simple nécessitant peu de matériel. Le pochoir offre de multiples possibilités. Il est possible avec plusieurs pochoirs d’effectuer différents passages de couleurs. Cette méthode est employée dans de nombreux domaines, l’ameublement, le textile, ou encore le tatouage provisoire.
Le Batic, à l’inverse du pochoir, dissimule le motif pour ne pas le teindre Il s’agit souvent aussi de traiter  le tissus dans son intégralité.

Le batik

Le batik est un technique d’impression textile ancestrale (datant à peu près de mille ans) principalement utilisée pour la réalisation d’étoffes? Celle-ci est pratiquée en Afrique et en Asie.
En 2009 « Le Batik indonésien » a été inscrit par l’UNESCO sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Cette technique peut également s’appeler: « en réserve de cire » ou encore « coloration par épargne ».
En effet le procédé consiste à cacher par une fine couche de cire les motifs pour les protéger de le teinture dans laquelle sera plongé le tissu. L’étape de positionnement de la cire peut se faire à l’aide d’un petit pistolet ou alors d’un fer comportant les motifs à appliquer. Souvent ces deux étapes sont répétées, pour apporter des nuances sur l’étoffe, il faut alors aller de la couleur la plus claire à la plus foncée. Une fois sèche, l’étoffe est plongée dans de l’eau bouillante pour retirer la cire.

Teinte du tissu au pinceau

Teinte du tissu au pinceau

Exemple de motif batik Indonésien fait avec la technique du batik

Exemple de motif batik Indonésien fait avec la technique du batik

Beaucoup plus répandu et plus récent que le batik, le flocage est probablement le moyen de personnaliséun tissus, un vêtement la plus part du temps.

Le Flocage
Le flocage est une technique d’impression dont les origines remontent à l’Antiquité. Plusieurs techniques similaires au flocage sont apparues au Japon et à Nuremberg au XIIe siècles. Ces dernières n’étaient pas réellement du flocage mais elles reposaient sur une technique de collage à l’aide de résine.

Flocage à l'aide d'un papier Flock

Flocage à l'aide d'un papier Flock

Le flocage est une méthode d’impression textile assez simple puisqu’il suffit d’utiliser une matière thermocollante appelée Flex ou Flock, la différence entre les deux est que le Flock a un aspect velouté.

L’impression se fait en pressant une plaque chaude sur le tissu. La technique du flocage n’est pas adaptée à la production en grande série, c’est une technique artisanale. Le flocage ne permet pas d’imprimer des motifs trop fins, en revanche elle est intéressante pour l’impression manuelle sur des zones difficilement accessibles en sérigraphie. Les couleurs sont très couvrantes, même sur des tissus foncés. Le flocage est une technique réalisable chez soi à l’aide de papier Flex ou Flock, il est possible d’utiliser un fer à repasser pour transférer la couleur.

La matière Flock est appliqué sur le tissu à l’aide d’une plaque chauffante.

La matière Flock est appliqué sur le tissu à l’aide d’une plaque chauffante.

Sources :

-www.pinterest.com

-www.wikipédia.fr

-http://www.graphywest.com

Interview Fishbrain Print (Angers)

-www.youtube.com/watch?v=8He1CKCEYKo

-http://www.flocage-textile-nantes.fr

- http://promattex.com

- http://www.monblason.com

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20 mai 2015    Non classé

L’argentique surprend et surprendra encore

À première vue, on pourrait croire que tout ce qui est « ancien » est obsolète mais détrompez vous, les appareils photos argentiques peuvent vous permettre des résultats photographiques étonnants et singuliers.

PERKEO II - Voigtländer

PERKEO II - Voigtländer

1 -  Photogénique de tous les temps

La génération Y a très peu connu l’époque des appareils photographiques argentiques, si ce n’est les appareils jetables achetés par les parents pour les voyages scolaires à la montagne.

Les utilisateurs d’appareils argentiques font preuve de patience car à l’opposé du numérique, on ne découvre ses photographies qu’après les avoir développées. Avec un appareil argentique, on ne parle pas directement d’impression mais de développement c’est-à-dire on restitue l’image fixée sur une pellicule argentique puis sur du papier, en passant successivement par différents bains chimiques qui fixent les couleurs, la stabilité et la tenue dans le temps  des images.

Le nombre de clichés est d’ailleurs restreint et on ne peut les supprimer.
Notre regard est soumis à une certaine rigueur qui nous incite à faire des choix.
On décide de faire une photographie quand quelque chose attire notre œil. La philosophie de l’argentique est ainsi bien différente de celle du numérique.

2 -  Des avantages non négligeables

Tout d’abord, le fait que l’appareil fonctionne le plus souvent sans batterie est important mais l’argentique permet surtout une bien meilleure impression. Elle offre de l’inattendu spontané, elle permet d’avoir un rendu supérieur au numérique.

Lomographie - Diana F+

Lomographie - Diana F+

La différence de performance entre argentique et numérique repose sur la qualité du point élémentaire obtenu sur l’émulsion argentique. Le point élémentaire est de taille bien inférieure au pixel numérique, autrement dit à égalité de surface exposée un film argentique contient plus d’informations que la même surface par acquisition numérique.

En s’adressant à un professionnel de l’imagerie médicale, utilisant des films argentiques et des images numériques, il nous dit :

« Un moniteur pour mammographie numérique doit avoir plus de cinq millions de pixels pour être potentiellement concurrentiel avec une mammographie sur film argentique. Au de-là de cette limite de cinq millions de pixels, l’œil humain ne fait pas la différence entre les deux supports : argentique et numérique. »

3 – Drôle d’impression

L’impression argentique est laissée de coté par les laboratoires photographiques qui privilégient les impressions numériques.

L’argentique crée des images par procédés chimiques, avec diverses étapes de transformations.
L’image est fixée, puis, à partir du négatif développé, on peut se focaliser sur son impression.
On parle de développement et non réellement d’impression.
Cette technique argentique permet à partir d’un négatif, de reproduire plusieurs fois une même image,
de différente manière.

Avec l’agrandisseur, on peut agrandir ou réduire la taille de l’image, comme en numérique. Il suffit d’éloigner ou de rapprocher la tête de l’agrandisseur, pour faire varier les dimensions. De-là, on s’entoure des outils nécessaires : des bacs, des solutions chimiques, d’un compte-pose1 et d’une lampe inactinique2. (Voir lexique)

Matériel nécessaire au développement

Matériel nécessaire au développement

3 – Impression argentique délaissée…

Où trouver le papier argentique ?
Bien, ce n’est pas si simple, il faut se rendre dans un magasin spécialisé.
Une explication à cela, le choix de papiers argentiques se réduit de plus en plus pour laisser
une plus grande place au numérique. Le numérique nécessite moins de préparation et de temps pour imprimer, ce principal argument qui est de taille accentue la réduction de la production de papiers argentiques. La reproduction des images sur du papier argentique, nécessite de la patience
car il faut attendre que l’image se fixe sur le papier.

Les passionnés d’argentiques trouvent des alternatives à cela, soit ils font appel à un professionnel pour le développement et l’impression de leurs photographies, soit ils s’organisent un atelier chez eux pour le faire eux-mêmes.
Le temps nécessaire pour choisir les contrastes, équilibrer la balance des blancs nécessite de leur part une patience délicate et un dosage maitrisé des réactifs chimiques. L’erreur peut s’inviter à tout moment, mais elle crée des imprévus qui peuvent être autant dévastateurs que bénéfiques. Dans le jargon, on dit qu’une photo est « brûlée » si celle-ci est restée trop longtemps immergée dans un bain chimique.

C’est pourquoi, de nombreux studios argentiques privilégient une impression de photographies numériques
car le traitement de ces dernières s’effectuent sur ordinateur avec un logiciel de retouches
où l’on peut revenir en arrière à tout moment.

4 – Papiers d’impressions

Comme un graphiste, qui choisit ses papiers pour imprimer ses créations, les passionnés d’argentique, s’efforcent de chercher des papiers différents : papier noir et blanc, papier couleurs, où les caractéristiques de ces derniers apportent une impression et un ressenti différent. Le choix du papier est important
pour  émouvoir le spectateur qui va découvrir les photographies.

En se rendant chez Photo St Pierre, à Nantes on découvre une multitude d’appareils, des accessoires
pour développer ses photos et également différents papiers. Certains sont maintenues au frais dans des réfrigérateurs car ils doivent être conservés à des températures basses pour protéger les composants chimiques qu’ils contiennent.

Il existe différents papiers comme les papiers Résine Couché dit RC qui selon la couche de résine apposée permet des rendus différents. Ce papier plastifié à développement permet d’écourter les temps de traitement, il est utilisé par les amateurs, les artistes, ou la presse. C’est le papier de base.
Il existe en différentes versions, mat, satin, brillant ou velours.

Le papier Baryté3 est utilisé pour les photos noir et blanc où les contrastes et les tons sont d’une qualité irréprochable. La durée de conservation est excessivement longue dans le temps de 75 à 200 ans.

Il existe également un large choix de papiers plus créatifs comme un papier qui modifie les couleurs
en fonction de l’intensité de lumière. Un vert devient un violet cela apporte une singularité dans
la photographie. Une poésie dynamique s’instaure aléatoirement selon la lumière présente
au moment de la prise de vue.

Étant donné la diminution des choix de papiers argentiques et la hausse du prix de ces derniers,
les professionnels pratiquent toujours la photographie argentique mais se tournent vers l’impression numérique de photographies argentiques car l’impression numérique propose des papiers proches de ceux utilisés pour l’impression argentique.

5 – De l’organique au numérique

Existe t-il une technique
qui combinerait l’argentique et le numérique ?

Oui, ça existe, en numérisant à haute résolution le négatif argentique, on obtient son image en pixels sur ordinateur. Le négatif devient virtuel et manipulable, il devient imprimable sur presse numérique
et on peut l’agrandir plus rapidement à la taille que l’on souhaite et intégrer la photo dans un masque d’écrétage4 par exemple.

Il conserve sa qualité argentique et bénéficie de la qualité d’impression numérique c’est ce que le Studio Ah permet de faire à Nantes. Le Studio Ah travaille les photographies argentiques de ses clients,
les numérisent, les retravaillent sur ordinateur et les impriment sur leur presse numérique.
De même, le Studio Ah travaille des photographies numériques et s’entoure également de photographes passionnés d’argentique sur certains projets comme Emmanuel Ligner qui lui mélange impression argentique et numérique. Ainsi, ressort dans son travail des contrastes intéressants principalement
dans ses photographies en noir et blanc.

Appareil compact numérique

Appareil compact numérique

6 – Imagination débordante et innovante

On peut hybrider les deux méthodes afin d’alterner avantages de l’un et limiter les inconvénients de l’autre.
Il y a énormément d’étapes intermédiaires, c’est-à-dire certains artistes vont mêler les deux en pratiquant la pictographie.

Cette technique a un but communicatif qui permet de dessiner de manière standardisée en éliminant
certains détails de la photographie. Ainsi, les artistes n’hésitent pas à revenir directement sur l’image et redessiner certaines parties. On doit faire des choix selon ce que l’on souhaite montrer.

Emmanuel Ligner, lui, est un artiste nantais qui, pourrait-on dire fait des expériences  et ainsi on peut le considérer comme un photographe différent :

Il mèle plusieurs techniques pour ses réalisations, il peut jongler du numérique, au chambre photographique grand format et aussi à la caméra obscura5… Sa série de clichés appelée « L’appartement » a été réalisée en 2013 à Nantes, au Sillon de Bretagne dans un appartement loué dans l’immeuble. « Le but de son travail était de « faire vivre un appartement au rythme du quartier».

Pour cette réalisation, Emmanuel Ligner va entièrement ré-investir le lieu, avec une scénographie particulière et une mise en lumière pour chaque pièce. Chaque espace a une couleur prédéfinie qui donne ainsi un sens à la photographie argentique : du noir pour la prise de vue, du rouge pour le laboratoire, au fond une salle de projection et les portraits accrochés aux murs.
L’appartement sert d’atelier mais c’est également le lieu d’exposition des clichés qu’il révèle dans ces lieux.

Ce photographe nantais peu commun utilise une chambre photographique (10 x 15), du papier
positif Baryté4, et différents bains de chimie. Curieux mélange d’ingrédients qui attestent sa sensibilité dans ses photographies.

L’appartement, Emmanuel Ligner, 2013

L’appartement, Emmanuel Ligner, 2013

L’impression argentique est une technique qui perdure car elle offre des possibilités très intéressantes.
Elle a certes ses inconvénients et ses limites mais son utilisation offre une qualité et un rendu supérieur.
L’impression argentique trouve ainsi sa place au plus près du numérique car les deux s’hybrident pour des expérimentations des plus singulières.

Lexique :
1- compte-pose : qui permet une précision exacte du temps qu’a passé un papier dans un bain chimique aux sels d’argents par exemple
2- lampe inactinique : elle permet de ne pas travailler dans le noir total, la lumière rouge émise ne dérange pas l’impression des images. Le papier y est insensible.
3- masque d’écrêtage : Un masque d’écrêtage est un objet dont la forme masque les autres illustrations,     rendant ainsi visibles seulement les zones contenues dans les limites du masque
4-  papier Baryté : papier industriel à développement au sulfate de baryum,
5- caméra obscura : est une boîte opaque dont une face est translucide (verre dépoli, papier calque)
et dont la face opposée est percée d’un petit trou appelé sténopé, c’est l’ancêtre de l’appareil photo
6- sténopé : petit trou percé dans une plaque très mince, faisant office d’objectif photographiqueSitographie
:

Objectif Argentique, http://objectif-argentique.com/laboratoire_photo.php consulté en Novembre 2014

Argentique, Blog Journal de Charlotte, http://charlottebocquet.com/journal/photographier-en-argentique/ consulté en Novembre 2014

Pourquoi faire de l’argentique ?, SHOTS, Harvey, 19/12/12, http://www.shots.fr/2012/12/19/pourquoi-semmerder-a-faire-encore-des-photos-argentiques/ consulté en Novembre 2014

5 Photographes expliquent…, écrit par logomachie france,15/10/13, http://www.lomography.fr/magazine/lifestyle/2013/10/15/5-photographes-expliquent-pourquoi-ils-utilisent-largentique consulté en Novembre 2014

Initiation Développement, Focus Numérique, http://www.focus-numerique.com/test-1493/retouche-initiation-developpement-films-argentique-presentation-caracteristiques-1.html consulté en Novembre 2014

NÉGATIF PLUS, http://negatifplus.com/info/le_laboratoire consulté le 28/11/14

Photo Saint Pierre, http://www.photo-st-pierre.fr consulté le 13/11/14

STUDIO AH, studio nantais de création, http://www.studioah.fr/impression_fineart/ consulté en 2/12/14

PAPIERS, site marchand, magasin à Limoges, http://selenium-store.com consulté le 17 /01/15

Le papier baryté, GRALON, http://www.gralon.net/articles/photo-et-video/photo-et-video/article-le-papier-baryte—presentation-et-evolutions-3270.htm consulté le 18/01/15

CYBER LA PHOTO, site marchand, http://www.cyberlabophoto.com/4-papier-photo-rc consulté le 18/01/15

ATELIER BARYTÉ, Le papier Baryté, Anonyme, 10/05/2014, http://atelier-baryte.com/category/papier/papier-baryte/ consulté le 18/01/15

Professionnels :

Photo Saint Pierre – Nantes

Studio Ah – Armelle Hiance (et Emmanuel Ligner) – Nantes

IRSA Radiologie – Philippe Dussouil – La Rochelle

Crédits Photos :

Appareil argentique : PERKEO II – Voigtländer – Nicolas Dussouil

Dessins aux marqueurs et aux crayons : argentique et lomographie – Louis Asselin

Dessins sur illustrastor : développement des négatifs – Jean-Baptiste Landreau

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